Croyez-vous que les employés du gouvernement du Québec sont tous bien payés?
Certains d’entre eux, qui sont rémunérés par l’État, gagnent moins qu’au privé, mais bénéficient d’avantages comme un meilleur horaire de travail et des vacances payées.
Conférence de presse du Front commun
Bilan des négociations du secteur public avant la saison estivale
Montréal, le 27 juin 2023 – À la veille de la période estivale, le Front commun a rencontré les médias, mardi matin, pour dresser le bilan des négociations du secteur public.
« Contrairement à ce que laisse entendre la présidente du Conseil du trésor, des solutions sont mises sur la table par les syndicats. Nous nous attendons donc à ce qu’elles fassent également partie des discussions et que le gouvernement ne se borne pas à vouloir discuter uniquement de ses priorités. L’objectif, pour nous, est toujours d’en arriver à un règlement rapidement, mais pas à n’importe quel prix. En ce sens, nous espérons que l’été permettra de donner un nouveau souffle aux discussions et fera en sorte que les échanges s’accélèrent aux tables de négociations », ont d’emblée fait valoir François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Magali Picard, présidente de la FTQ.
« Nous avons beaucoup parlé d’intensification de la mobilisation dans les dernières semaines. Partout au Québec, les couleurs du Front commun ont été bien visibles, dans nos milieux de travail, dans des rassemblements festifs, pour accueillir des visites de ministres, devant des bureaux de circonscriptions, etc. Mais chose certaine, la dynamique sera différente en termes de mobilisation pour nous dès la rentrée. Nous rappelons que les organisations qui forment le Front commun ont reçu le mandat unanime de planifier le recours stratégique à la grève, ce à quoi nous nous consacrons depuis plusieurs semaines », d’ajouter les leaders syndicaux.
Pour le Front commun, il est temps que les échanges aux tables prennent une tournure différente. Rappelons qu’à l’heure actuelle, l’offre salariale proposée par le Conseil du trésor est toujours de 9 % sur 5 ans alors que l’inflation a été de 6,7 % uniquement pour l’année 2022.
« Ce n’est pas sérieux. Le gouvernement tente de nous cantonner dans un rôle d’antagonistes, mais la réalité, c’est que l’état de nos réseaux publics nécessite des solutions ambitieuses et de l’ouverture aux propositions des travailleuses et des travailleurs. Il faudrait que ça se reflète dans les échanges aux tables. »
Pour mettre un frein à la saignée de nos réseaux publics, le Front commun parle d’améliorer les conditions de travail pour attirer du personnel et retenir celui déjà en poste – tant en éducation que dans la santé et les services sociaux et qu’en enseignement supérieur. À contre-courant de cette vision, le gouvernement mène des attaques frontales contre le RREGOP qui risquent de pousser vers la sortie une proportion importante de personnes approchant de la retraite. Faut-il rappeler que notre régime de retraite est en bonne santé financière et qu’il constitue l’un des rares avantages du secteur public lorsque l’on se compare au secteur privé?
« Si le gouvernement Legault se cherchait encore une façon de fâcher notre monde, il l’a trouvée! »
Les leaders syndicaux insistent sur le fait qu’il ne faut pas sous-estimer la volonté des membres et leur capacité de mobilisation. « Ils en ont vu d’autres, eux aussi. Ils connaissent la rengaine qui leur est servie actuellement, et franchement, à l’heure actuelle, le gouvernement suscite plus de grogne qu’autre chose. Le Front commun, c’est une réponse aux stratégies de division du gouvernement, qui ne font que nuire aux réseaux publics. Au-delà des tractations de négociations, il y a un manque flagrant de vision sociale à long terme. Et ça, c’est franchement triste. C’est le message que nous portons, pour nos services publics. »
Grande manifestation nationale le 23 septembre
Le Front commun organise une grande marche nationale le 23 septembre prochain, à Montréal, et y convie l’ensemble de la population. « Toutes celles et tous ceux qui sont touchés de près ou de loin, qui connaissent des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux, qui veulent soutenir notre lutte et manifester l’importance qu’ils accordent aux services publics, ce sera le moment de le crier haut et fort. Nous aurons besoin de toutes les voix possibles pour se joindre à la nôtre! »
Rappel des revendications du Front commun
Sur le plan salarial, le Front commun revendique l’application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC), ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial.
- Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse);
- Pour 2024 : IPC + 3 %;
- Pour 2025 : IPC + 4 %.
Le Front commun porte également d’autres revendications à la table centrale, notamment en ce qui concerne :
- la retraite;
- les droits parentaux;
- les disparités régionales;
- les assurances collectives;
- les lanceurs d’alerte.
Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.
Manifestation nationale du Front commun pour nos services publics !
Le samedi 23 septembre 2023, nous serons des milliers à prendre la rue pour la défense de nos services publics. Nous serons des milliers à marcher pour faire comprendre au gouvernement de la CAQ que les travailleuses et les travailleurs de nos réseaux qui soignent, soutiennent et éduquent, sont en droit de le faire dans des conditions optimales.
Rendez-vous à 13h au Parc Jeanne-Mance à Montréal.
N’hésitez pas à consulter votre syndicat pour les détails entourant le transport.
Pour consulter l’évènement Facebook, c’est ici :
Événement ouvert à toutes et à tous.
Qu’est-ce qui s’en vient cet automne ?
Le point sur la négociation
Téléchargez le dépliant en PDF pour avoir le quiz ainsi que les tuiles complètes sur la préparation à l’exercice de grève.
À l’automne 2022, le Front commun déposait ses revendications auprès du gouvernement. Un an plus tard, où en sera la négociation ? Aurons-nous réglé ? Ou au contraire, serons-nous à nous préparer à exercer la grève ? Bien qu’il soit impossible de prédire l’avenir, voici quelques pistes de réflexion qui ont pour objectif de vous éclairer.
En date du 9 juin 2023, treize séances de négociation ont été tenues à la table centrale. Le Front commun – formé de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) – a présenté l’ensemble des revendications syndicales. Le gouvernement a lui aussi offert quelques précisions sur ses offres.
Sur les salaires, le gouvernement ne démord pas de son offre misérable de 9% sur 5 ans. Il ne propose rien concernant un mécanisme d’indexation à l’inflation, laissant plutôt entendre qu’un tel mécanisme représente un risque trop important pour le gouvernement. Rien n’est proposé non plus permettant un rattrapage général avec les autres secteurs de l’économie, ni rien garantissant un enrichissement du personnel du secteur public qui s’appauvrit année après année. Il s’entête à proposer les mêmes augmentations salariales déconnectées des besoins des travailleuses et des travailleurs du secteur public, les mêmes augmentations qui vont les appauvrir.
Selon les offres gouvernementales et selon ses propres prédictions d’inflation, à la fin de la convention proposée, les travailleuses et les travailleurs du secteur public se seront appauvris d’au moins 7,4%. Pour le Front commun, cette situation est tout simplement inacceptable, alors que le gouvernement a fait adopter une hausse immédiate du salaire des parlementaires de 30% au début juin, et ce, au nom des mêmes principes qui justifient les demandes du secteur public.
Sur la retraite, tandis que de l’aveu même du gouvernement, le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP) est en en excellente santé financière, il décide d’attaquer la rente de retraite. Prétextant que la récente bonification du Régime des rentes du Québec (RRQ) favoriserait des départs hâtifs à la retraite dans les réseaux, le gouvernement veut reprendre d’une main ce qu’il a donné de l’autre et propose de réduire les versements du RREGOP pour que les travailleuses et les travailleurs prennent leur retraite à un âge plus avancé.
Comme si ce n’était pas assez, le gouvernement en demande encore plus aux travailleuses et aux travailleurs qui ont cumulé 35 ans de service en voulant leur imposer de travailler jusqu’à 57 ans avant de pouvoir prendre leur retraite sans pénalité. Économiser sur le dos des services publics, c’est rater l’occasion d’être un employeur de choix et c’est attiser l’exode des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux!
Quant à la question des assurances, le gouvernement soutient jusqu’à maintenant que les bénéfices offerts sont suffisamment généreux et que des améliorations ont déjà été accordées lors de la précédente ronde de négociation. Pourtant, le coût des primes d’assurance ne cesse d’augmenter et la contribution de l’employeur est très faible, voire inexistante pour certaines et certains.
Pour nos autres revendications, le gouvernement demeure peu loquace. Il montre très peu d’ouverture – voire aucune – face à nos demandes. Il s’entête à vouloir traiter exclusivement des priorités de son programme politique. Sur les conditions de travail et de pratique, le gouvernement, qui se plait à prétendre arriver avec des solutions, omet de parler des reculs importants qu’il tente d’imposer.
COMME VOUS POUVEZ LE CONSTATER, LES DISCUSSIONS AVANCENT LENTEMENT ET NOUS SOMMES TOUJOURS LOIN D’UN RÈGLEMENT.
IL FAUDRA CRÉER UN REVIREMENT DE SITUATION POUR ÊTRE EN MESURE DE CONCLURE UNE ENTENTE SATISFAISANTE À L’AUTOMNE. POUR Y ARRIVER, LA MOBILISATION DU PLUS GRAND NOMBRE SERA NÉCESSAIRE.
DE PLUS, LE GOUVERNEMENT DEVRA BONIFIER LARGEMENT SON OFFRE SALARIALE, RETIRER LES MESURES « PUNITIVES » TOUCHANT À LA RETRAITE ET NOUS OFFRIR DES RÉPONSES CONCRÈTES – ET SATISFAISANTES – SUR L’ENSEMBLE DE NOS REVENDICATIONS.
QUANT AUX CONDITIONS DE TRAVAIL, LES EMPLOYEURS DEVRONT REVOIR LEURS PROPOSITIONS DE RECULS S’ILS SOUHAITENT TROUVER UN CHEMIN POUR RÉGLER.

Moyens de pression et préparation de la grève
Depuis la mi-mai 2023, l’ensemble des syndicats se sont dotés d’un mandat pour intensifier les moyens de pression et pour se préparer à la grève si elle devenait nécessaire. C’est donc le scénario qui se dessine à court terme: cet été, mais surtout au début de l’automne, les moyens de pression vont aller en s’intensifiant. Que ce soit concernant les revendications de la table centrale (salaire, retraite, assurances, etc.) ou à propos des revendications sectorielles (conditions de travail et de pratique), les syndicats partout au Québec ont déjà organisé des centaines d’actions.
Ce rythme va s’accentuer afin de se faire voir et entendre plus que jamais, pour mettre de la pression et faire en sorte que le gouvernement ne puisse faire de nos revendications.

Irons-nous en grève ?
Même si les négociations n’avancent pas comme on le souhaite, il est important de laisser la place à une phase d’intensification des moyens de pression, tant dans les milieux de travail que dans l’espace public. Il faut évidemment tenter différentes stratégies avant d’opter pour la grève. Selon le contexte des négociations, elle pourrait devenir nécessaire. Il y aura alors une consultation des membres en vue d’obtenir un mandat de grève par vote secret en assemblée générale, comme prévu au Code du travail.
De plus, la loi encadre de manière stricte l’acquisition du droit d’exercer la grève dans le secteur public. Le cadre légal requiert plusieurs mois de travaux avant de permettre un débrayage et diverses étapes doivent être franchies. Les services essentiels à maintenir en santé et services sociaux doivent faire l’objet d’une décision du Tribunal administratif du travail. D’autre part, un processus de médiation doit obligatoirement être mis en œuvre.
À quel moment pourrait-elle s’exercer ?
Avec les délais imposés, le droit d’exercer la grève serait acquis à partir de la rentrée 2023. De plus, si la grève doit être exercée, il faudra tout de même prévoir une période de quelques semaines de consultation de tous les membres afin de se doter de mandat de grève. Ce sera vous, les membres, qui décideront s’il faut aller en grève ou non.
Mais rappelons d’abord et avant tout que le recours à la grève doit se faire en appui à la négociation. Le moment du déclenchement d’une grève est un enjeu stratégique: il fait donc l’objet d’une analyse constante de l’évolution des pourparlers à la table de négociation et de la conjoncture. Quoi qu’il en soit, si le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de déclencher la grève, cette dernière pourrait être exercée au moment opportun dès la fin des consultations à l’automne 2023. Le cas échéant, tous les détails entourant les modalités (les horaires, les modalités d’exercice de la grève, etc.) vous seraient communiqués en temps et lieu.
L’alliance des 420 000 membres du Front commun représente une force d’une immense envergure pour mener cette bataille. Nous, d’une seule voix, face au gouvernement !









